Comment améliorer l’alimentation de son enfant ?

0
C’est bien connu : les enfants n’aiment pas les légumes. À l’heure des repas, dur de leur faire manger ce que vous pensez bon pour leur santé. Lorsque les épinards ne sont pas bons, c’est le brocoli qui sent fort. S’ensuivent alors coups de têtes et cris durant les repas. Découvrez dans cet article nos conseils pour améliorer l’alimentation de votre enfant (et si vos enfants aiment les légumes, nous vous recommandons quand même de lire l’article !), donc sa santé !

Selon certaines études1, la France pourrait rattraper le taux d’obésité d’ici 2020. Et les enfants n’échappent malheureusement pas au phénomène, avec 3,5% des enfants qui sont obèses2. Et lorsque l’on analyse l’accroissement de ce taux, on retrouve toujours les mêmes variables, notamment une augmentation de la sédentarisation, ainsi que la diffusion sur le marché de nourriture de mauvaise qualité (c’est à dire nourriture industrielle, manquant de vitamines et minéraux, aliments aux sucres cachés). Les enfants ne possèdent peu ou prou de conscience sur le lien entre santé et alimentation. Aussi, ils se fient aux saveurs et à la couleur des aliments, plus qu’aux bénéfices nutritionnels.

L’obésité chez l’enfant est tout aussi dangereuse que chez l’adulte3 :

  • Problèmes cardiovasculaires
  • Asthme
  • Stéatose hépatique non alcoolique
  • Maladies artérielles
  • Développement de diabètes
  • Dérèglement hormonal

Et ce avant même que votre enfant n’ait atteint la puberté !

De plus, le développement de l’obésité chez l’enfant crée des risques à long terme sur sa santé, comme le développement de maladies chroniques, de cancers, de troubles musculo-squelettiques. Il y a donc là une priorité et une responsabilité en tant que parent : aider votre enfant à améliorer son alimentation.

Voici quelque stratégies alimentaires qui vous aideront à l’aider à mieux s’alimenter et à prendre soin de sa santé.

1ère stratégie : Introduisez-le aux aliments complets et peu raffinés

Il s’agit ici de nourrir votre enfant avec des aliments complets, et non ces aliments qui clament sur les emballages êtres bons pour la santé de votre enfant. Ne soyez-pas dupes, et prenez le temps de lire les emballages. Évitez les aliments contenant des huiles hydrogénées, des acides gras trans, ou encore, l’ajout en grande quantité de sucre.

girl-with-waterLes enfants adorent le sucre (particulièrement les sucreries !), mais apprenez à leur en donner en modération. Aussi tentant soit-il de faire plaisir à votre enfant, apprenez à dire non, et cesser de l’alimenter en fonction de ses choix (cela demandera de la patience). Bien sûr, un peu de sucre de temps à autre ne lui fera pas de mal, mais essayez d’en faire l’exception plutôt que la règle.

Vous pouvez, par exemple, lui autoriser un seul aliment « gourmand » par jour, ou encore, remplacer le goûter très sucré par un fruit et un jus d’orange.

Le sucre est souvent ajouté en importantes quantités dans les aliments pour enfants (remercions le marketing), et ce parce que les enfants seront plus tentés de vouloir un aliment au goût très prononcé. Aussi, il n’est pas rare de trouver du sucre ajouté dans les céréales, les yaourts, les jus de fruits, ou encore, les barres pour le goûter.

Lorsqu’il s’agit de son hydratation, préférez lui faire boire de l’eau (vous pouvez ajouter une peu de lait) la plupart du temps. Évitez de lui faire prendre l’habitude de boire un jus à chaque fois qu’il a soif. C’est une mauvaise habitude, et ce parce qu’elle ne fera que le désensibiliser au « goût » de l’eau, réduisant ainsi vos chances de lui faire boire de l’eau en lieu et place d’un jus sucré.

2ème stratégie : Incorporez plus de fruits et de légumes dans son alimentation

C’est quelque chose de très important. Apprendre à votre enfant à consommer plus de fruits et de légumes est un grand pas pour qu’il se mette à les apprécier. L’enjeu pour vous est de transformer la corvée des légumes pour lui, en quelque chose qu’il appréciera. Tout comme les adultes, les enfants sont sujets aux carences en vitamines et minéraux4. Notamment en fer, en vitamine A, en iode, en zinc, en sélénium, ou encore à certaines vitamines du groupe B.

Accompagner votre enfant à consommer plus de fruits et de légumes pourra éliminer ou prévenir de telles carences, donc prévenir des problèmes de santé.

Voici ce que vous pouvez faire pour que vos enfants apprennent à aimer les fruits et légumes :

  • Préparez les légumes différemment. C’est une chose à laquelle nous ne pensons pas souvent, mais pourtant, changer la manière de les préparer et de les servir peut faire toute la différence. Vous pouvez par exemple mélanger les fruits aux légumes (voir par exemple la soupe glacée aux petit pois, lait de coco et citron vert).
  • Présentez les légumes différemment. Composez son assiette avec plusieurs couleurs. Vous pouvez également créer des personnages avec la nourriture (c’est l’un des rares cas où vous devrez jouer avec la nourriture), des têtes faites à base de tomates et de concombre, etc. Usez de votre imagination pour que l’enfant en vienne à désirer ses fruits et légumes.

children-cookingSoyez patient, rappelez-vous combien de temps il vous a fallu pour faire de meilleurs choix alimentaires. C’est un travail sur la durée, et ce parce qu’il s’agit là de l’instauration de nouvelles habitudes et d’un nouveau mode de vie. À chaque fois qu’il refuse, ne le forcez pas ; posez-vous plutôt la question de ce que vous devriez améliorer pour qu’il en vienne à apprécier cette alimentation de lui-même. J’estime moi-même qu’il ne devrait exister aucun caractère « sacrificiel » pour une bonne santé.

  • Cuisinez avec vos enfants. Achetez-lui des ustensiles et apprenez-lui à préparer les aliments. Les enfants aiment beaucoup l’expression créative, et essayer de nouvelles choses. Vous pouvez lui apprendre à éplucher les légumes ou préparer la salade. Il y a de fortes chances que votre enfant apprécie le repas si c’est lui qui l’a préparé.
  • Éduquez votre enfant. Là encore, plutôt que d’imposer le caractère autoritaire (qui ne fait que créer de la frustration dans les rapports parents-enfants), sensibilisez-le afin qu’il comprenne vos choix. Vous pouvez par exemple lui apprendre à reconnaître les ingrédients à éviter, et transformer les courses en « quête » : ne mettre aucun aliment dans le panier qui contient tel ou tel ingrédient. Vous pouvez également lui apprendre à choisir des fruits et légumes, reconnaître les frais des moins frais. Les enfants aiment se sentir importants et responsables, leur confier certaines responsabilités lors des courses vous aidera à lui faire faire de meilleurs choix alimentaires.
  • Enfin, malgré toutes ces tentatives, si votre enfant refuse toujours certains légumes (comme les brocolis), nous vous invitons à trouver de nouvelles alternatives, riches en nutriments. Vous pouvez par exemple lui donner des fruits secs, des avocats, des œufs. Continuez à ajouter des légumes à chaque repas. Au fil du temps, l’enfant se fera une raison, et commencera à développer son attirance pour ces saveurs nouvelles.

3ème stratégie : Surveillez les quantités

Les enfants auraient tendance à mieux réguler de manière instinctive leurs apports alimentaires que les adultes5. Il y a aura des jours durant lesquels ils mangeront plus, mais d’autres durant lesquels ils mangeront moins. Aussi, nous déconseillons fortement de compter les calories pour vos enfants (mais pour vous également), ou bien des les forcer à terminer l’assiette avant de pouvoir sortir de table.

Cependant, ce caractère physiologique peut être déréglé. C’est le cas lorsque :

  • Vous l’habituez à trop manger (le forcer à manger quatre ou cinq repas par jours même si il n’a pas faim).
  • Vous le nourrissez avec de la nourriture sucrée, qui dérèglera ses mécanismes de faim.
  • Vous l’empêchez de manger quelques gourmandises de temps à autre, ou bien qualifiez certaines de nourriture de « mauvaises » pour sa santé.
  • Ou lorsqu’il ne prend pas le temps de manger au calme, et de mâcher lentement.

Bien sûr, en tant que parent, vous vous souciez de la santé de votre enfant, cependant, être trop strict (le forcer à manger, à terminer son assiette), ne fera que produire non seulement l’effet inverse à moyen terme (puisque l’enfant souhaitera de plus en plus consommer ces aliments interdits), mais également sur le long terme, et ce parce que le jour où il s’émancipera, il consommera tout ce qui lui a été interdit plus jeune.

La santé de votre enfant est plus qu’une affaire d’aliments, c’est un travail de sensibilisation et d’éducation. Améliorez l’environnement à la maison pour que la santé y soit au cœur. Vous pouvez par exemple :

  • Limiter la quantité de sucreries dans le frigo, mais jamais les éliminer.
  • Déplacer les distractions comme les jeux et le téléviseur dans une salle dédiée, et créer un environnement dédié aux repas de famille. Encouragez l’échange autour du repas, et incitez le(s) à s’exprimer. Cela l’aidera à apprécier les repas comme un « tout ».
  • Évitez de tomber dans l’approche extrême. Ne parlez pas de son poids, des aliments qui sont « mauvais ». Adoptez un nouveau vocabulaire plus « positif »
  • Le responsabiliser à sa propre santé. Cela l’aidera à comprendre les choix que vous faites pour lui. Vous pouvez par exemple lui faire comprendre qu’il lui faut des forces, ces dernières se trouvant dans les aliments complets. Lorsque vous faites les courses avec lui, engagez et faites-le participer. Vous pouvez lui posez des questions sur les aliments à acheter pour ce soir, lui demander de choisir les légumes pour le repas de famille, etc. Cette attitude vous permettra de sortir du piège autoritaire, qui consiste à voir votre enfant comme incapable de faire des bons choix pour lui.

4ème stratégie : soyez l’exemple à suivre

Et oui.

Devenez ce que vous souhaitez pour votre enfant. Aussi important soit-il de bien nourrir votre enfant, il est tout aussi important de bien vous nourrir. Jamais les mots ne lui feront autant impression que vos agissements. Les épinards et les brocolis sont aussi votre affaire !

Aussi, plutôt que de dicter la marche à suivre, montrez-la de vous-même. Rien ne fera plus plaisir à votre enfant que de suivre vos pas. Et encore une fois, plus que l’alimentation, il s’agit pour vous de changer votre mode de vie. Si vous bougez plus, votre enfant bougera plus ; si vous mangez plus sainement, votre enfant finira par en faire de même.

En conclusion, l’alimentation de votre enfant est quelque chose de très important. Cependant, jamais aussi importante que tout le travail d’éducation qui se doit d’accompagner cette démarche. Transformer ses habitudes alimentaires, c’est avant tout l’éduquer, le sensibiliser, et le responsabiliser.

Et être autoritaire ne vous sera pas d’une grande utilité. Cela vous desservira à tous les deux sur le moyen et long terme.

Vous avez des astuces que vous souhaiteriez partager ? N’hésitez-pas à laisser votre commentaire !

Références

  1. Elaine Sciolino, « France Battles a Problem That Grows and Grows: Fat ». New York Times,‎ 2006.
  2. Institut de veille sanitaire, Situation nutritionnelle en France en 2006 selon les indicateurs d’objectif et les repères du Programme national nutrition santé (PNNS). La documentation française, 2007.
  3. CDC, Childhood Obesity Facts, s.d.
  4. Ryan Andrews, All About Nutrient Deficiencies. Precision Nutrition, s.d.
  5. Julie T. Schaefer, Amy B. Magnuson, A Review of Interventions that Promote Eating by Internal Cues. Journal of the Academy of Nutrition and Dietetics, vol 114, 5è edition, p 734–760, 2014.

Vous avez aimé cet article ?

Alors, Restez Fit, restez connecté. Faites comme + de 2000 abonnés et recevez toute l'actualité du site dans votre boîte !

Commenter

J’accepte les conditions et la politique de confidentialité